Le concours Parisculteurs 4 vient de couronner Cultures en Ville pour le projet du site du campus ENS Jourdan à Paris XIVe : plus de 2 400 m2 destinés à l’installation d’un projet d’agroforêt urbaine et comestible !

Sylvia illustre l’idéal de Cultures en Ville : tendre vers une ville durable en alliant agriculture, transmission et pédagogie au coeur des espaces urbains. C’est le point de départ d’une filière et d’un écosystème parisien pensés autour des fruits à coque. 

L’origine du projet Sylvia

Dans le cadre de l’appel à projets Parisculteurs 4 (Ville de Paris), le campus ENS Jourdan, pôle d’enseignement et de recherche en sciences économiques et sociales, accueille dans le XIVe arrondissement de Paris une parcelle de 2 430m² dédiée à l’agriculture urbaine, installée sur un ancien parking. 

Le projet “Sylvia” par Cultures en Ville part d’une volonté de réintroduire le végétal en ville, au travers d’un laboratoire à ciel ouvert, site de production agricole, lieu de sensibilisation et de sociabilisation pour les habitant.e.s. Sylvia ambitionne de favoriser les échanges entre l’agriculture urbaine et la population du quartier. 

Afin de concrétiser ces objectifs, Sylvia a été pensée comme une agroforêt urbaine et comestible pour répondre à deux enjeux de l’agriculture urbaine, illustrés par le site de Jourdan : l’autonomie alimentaire et la question des sols.

Sylvia agroforêt urbaine et comestible

Les objectifs de Sylvia

L’une des principales fonctions attendues de l’agriculture est de nourrir les hommes. C’est pourquoi Sylvia se concentre sur la production de fruits à coque, en s’inspirant de l’agroforesterie. Le projet tient à considérer la question de la production de protéines et de glucides dans le champ de l’agriculture urbaine. 

Concernant la question des sols, Cultures en Ville souhaite montrer qu’avec une approche durable et low-tech, il est possible de redonner à un sol imperméabilisé sa fonction première : accueillir la vie. 

Cultures en Ville veut démontrer que la transformation de ces sols perturbés en sols fertiles constitue l’une des missions d’avenir de l’agriculture urbaine, notamment grâce à l’économie locale et circulaire. 

À terme, l’objectif est d’arriver à une centaine d’arbres produisant des fruits à coque, 400 arbustes à baies et des milliers de fleurs et de légumineuses. Si la forêt mettra plusieurs dizaines d’années avant d’atteindre sa taille maximale, les premières récoltes de fruits à coque sont attendues 6 ans seulement après la plantation des arbres. Ainsi, en plus d’un projet à ambition pédagogique et de recherche, toute la filière des fruits à coque est associée en vue de réaliser la première farine produite à Paris.

Cultures en Ville a fédéré autour de ce projet des acteurs de la scène boulangère parisienne, partageant des valeurs identiques en termes de qualité des produits, d’exemplarité environnementale et respect de l’hyperlocalité. C’est ainsi que Sylvia a reçu le soutien de quatre grands noms de la boulangerie-pâtisserie.

Sylvia agroforesterie

Un projet soutenu par des partenaires engagés et complémentaires

  • Maison Landemaine : à la tête d’un réseau de 28 établissements, Rodolphe Landemaine a également créé en 2020, Land&Monkeys, la 1ère boulangerie 100% végétale. Il soutient financièrement le projet, participera aux rencontres et conférences, et utilisera les récoltes dans ses productions. 
  • Benoit Castel : ses 3 boulangeries-pâtisseries parisiennes sont profondément engagées dans une démarche environnementale. Benoît Castel participera aux rencontres et conférences organisées à Sylvia, et utilisera les récoltes dans ses productions.
  • Chambelland : c’est l’histoire de deux passionnés d’écologie et d’alimentation qui décident un pari fou : la panification du riz issu de l’agriculture biologique. Dans leur boulangerie, on y fait du pain sans gluten au levain naturel, le tout suivant une forte démarche environnementale. 
  • Mamiche : du levain naturel, une manière de travailler 100% artisanale pour des boulangeries de quartier… Mamiche, s’illustre par son engagement dans la qualité de ses produits.
  • Biomede : start up pépite France agriculture innovante et top 500 world deeptech, Biomede propose le diagnostic des sols et leur dépollution par les plantes. Biomede apporte son expertise en phytorémédiation et analysera les transferts de polluants éventuels dans les denrées produites.
  • Écocampus ENS : l’association étudiante de l’ENS soutient Sylvia, un espace potager sera mis à disposition de l’association, ainsi que des temps d’atelier.
  • UMR SADAPT, AgroParisTech : partenaire historique de Cultures en Ville, AgroParisTech est l’institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement. L’UMR SADAPT accompagne Sylvia à travers la mise en place de projets de recherche sur le site sur l’agroforesterie urbaine et la régénération des sols.

Sylvia en trois axes d’orientation

  1. Production : 800 kg de fruits à coque (noix, noisettes, amandes, pistaches, châtaignes…), de petits fruits et fleurs coupées la première année. 6,7 tonnes par an dès 5 ans.
  2. Socio-culturel : Point de rencontre des usagers du quartier, au travers d’ateliers et conférences autour de l’écologie, l’agriculture, l’alimentation, du paysage…
  3. Environnemental : Captation de carbone, réservoir de biodiversité, réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain, reconstruction d’un sol fertile et perméable, gestion des pluies à la parcelle. Respect du label Végétal local et de la charte de l’Arbre de la Ville de Paris.

 

Ce projet constitue une grande étape pour Cultures en Ville. Ainsi, comme l’a montré Baptiste Miremont, paysagiste chez Cultures en Ville et porteur du projet, lors de la remise des prix Parisculteurs 4 : “c’est un projet original car il s’inscrit dans le temps long et pose la question de l’autonomie alimentaire dans l’agriculture urbaine avec la production de fruits à coque”. Montrant alors l’objectif premier d’une agroforêt pour “nourrir les hommes” mais aussi un autre point primordial avec Antoine Juvin, co-fondateur de Cultures en Ville, qui l’aborde. Avec Sylvia, “on voulait aller au-delà de la production avec la remise en question de l’appropriation de ce terrain afin de redonner sa fonction première au sol”, se réapproprier le terrain en travaillant sur la base de son sol, en le creusant etc.

Nous sommes très heureux de ce nouveau projet d’ambition pour Cultures en Ville et n’avons qu’une seule hâte : planter le premier arbre de Sylvia !