Suite à la récente crise sanitaire, les problématiques liées au bien-être des personnes âgées résidant en structures d’accueil (EHPAD, Centre de soins, Maison de retraite, Centre hospitalier etc.…) ont été remises sur le devant de la scène. Afin d’offrir des réponses, les structures se sont – en autres – tournées vers les activités extérieures avec les jardins thérapeutiques.

Tout d’abord, nous pouvons citer M. Mouginaux qui définissait le jardin comme étant « un espace géographique essentiel, lieu symbolique d’une bonne nature, réduction du monde, et donc profondément civilisé » qui apporte « profit et de la joie aux citoyens ».  

On peut alors se demander comment ce lieu, source de bien-être pour une personne sans pathologie, peut être intégré au cœur de lieux de soins et de vie, accueillant des publics handicapés dans le temps.  

En effet, la création d’un jardin thérapeutique permet de répondre à de nombreux objectifs en matière de soins qu’il est important de prendre en compte. Cela permet de sauvegarder les acquis des patients, de favoriser l’indépendance et l’autonomie dans les gestes du quotidien, d’offrir un espace créatif pour les patients pour exprimer et verbaliser des sentiments, d’ouvrir à une vie sociale entre les patients via les activités, et enfin le jardin thérapeutique peut aussi être utile à la rééducation.  

Ces bienfaits ont d’ailleurs été expérimentés et sont reconnus dans de nombreux pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Japon) et ce dès 1945. Les impacts sur l’amélioration de la qualité de vie sont nombreux, mais aussi sur la santé des patients (meilleure qualité du sommeil, amélioration de la fonction cognitive, réduction du stress).  

Le jardin thérapeutique offre aussi une nouvelle qualité d’environnement de travail pour le personnel médical, avec un lieu unique, fonctionnel et hors du cadre fixe des locaux de soins.  

Cette forme de soins par le jardin peut alors prendre des formes multiples selon le type de maladies, par exemple une étude récente montre l’intérêt de ce type de jardins pour les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Chez Cultures en Ville, nous avons alors cet objectif de créer un espace de vie agréable et partiellement productif au sein des structures de soins en travaillant avec ces dernières.  

Ainsi en construisant ces jardins thérapeutiques de A à Z, nous prenons bien en compte les problématiques d’accessibilité des personnes à mobilité restreinte ou réduite ; grâce à nos jardinières hors-sol fabriquées dans notre menuiserie sarthoise, La Jardinière Française.  

Mais aussi en pensant le fonctionnement même du jardin, avec un potager vivace peu demandeur d’entretien (herbes aromatiques et légumes vivaces) et en petit bonus des plants de fraisiers permettant le bonheur d’une dégustation pendant la visite.  

Nos jardins thérapeutiques sont fondés sur la base d’une technologie Cultures en Ville, notre substrat potager, réalisé avec nos partenaires, issu à 100% de l’économie circulaire. Il s’agit alors d’un support de culture léger, durable, avec une bonne rétention d’eau offrant alors des conditions de sol optimales pour la croissance des cultures.

Jardin thérapeutique de la Faïencerie

Depuis sa création en 2015, Cultures en Ville a donc pu travailler auprès de plusieurs structures telles que l’EHPAD St Jean Eudes dans la commune de Chevilly-Larue, et aussi la Résidence la Faïencerie de Sceaux. Ainsi, nous continuons de travailler sur le long terme avec ces partenaires, de la création, en passant par la mise en place des jardins ; mais également avec l’organisation d’ateliers divers et variés auprès des résidents.  

Ces ateliers ont de nombreux intérêts puisque l’on se concentre sur la pratique (semis, repiquage), sur le travail autour des sensations par le toucher, le goût et l’odorat, ou alors des ateliers créatifs autour de petites activités.  

Celle qui en parle le mieux c’est Elsa Kempe du pôle animation/formation de Cultures en Ville qui va régulièrement à la rencontre des résidents de ces structures, afin de travailler au mieux avec ce public et ainsi leur ouvrir une bulle de confort, de jeux, de découverte au cœur de l’établissement.  

Voici donc quelques photos de ces lieux uniques en pleine utilisation par les résidents.

Nous avons obtenu le témoignage de Marie-Dominique, travaillant au sein de l’EHPAD La Faïencerie, chargée de l’animation, elle a pu nous raconter plus en détails l’utilisation du jardin thérapeutique.  

Tout d’abord, sur le grand nombre d’activités effectuées dans cet espace, on peut citer entre autres des “ateliers de préparation d’infusions à la lavande ou de boissons fraîches aux aromates en été grâce à la production du jardin”, mais aussi des “jeux d’éveil sensoriel pour les patients avec l’odorat stimulé avec les yeux bandés”. Il s’agit aussi d’un point de fixation apprécié pour les balades mais aussi pour les rencontres avec les familles, au sein d’un lieu ouvert et accueillant.  

Marie-Dominique revient aussi sur les nombreux bienfaits de ce jardin, tels que socialement où les discussions naissent souvent sur des souvenirs des anciens jardins des résidents. Et aussi d’un point de vue physique cela permet de travailler la motricité, la dextérité, c’est “relaxant pour les patients”. La professionnelle rapporte alors cette anecdote d’un fils de résident, étonné que son père étant une personne à mobilité réduite soit motivé pour se lever et ainsi travailler la terre.  

De plus, elle a aussi pu remarquer une nouvelle dynamique autour du jardin thérapeutique attirant de plus en plus de résidents, ou donnant même envie à ces derniers de faire du jardinage à l’échelle de leur balcon.  

Ce jardin fut aussi un énorme plus durant la crise de covid 19 puisqu’il s’agissait d’un lieu d’apaisement, pour se ressourcer tout en respectant bien évidemment le confinement avec un respect des mesures sanitaires.  

Enfin, le jardin thérapeutique est aussi devenu très important pour les personnels de la Faïencerie, les cuisiniers s’y rendent pour cueillir des produits qui agrémenteront les plats et les personnels soignants peuvent s’y retrouver lors de leurs pauses par exemple.  

Encore un exemple que le bonheur c’est des mains dans la terre de 7 à 77 ans mais pas seulement !

Sources 

The Conversation

Cairn Info

Cultures en Ville